Pour moi, Carl Rogers a véritablement révolutionné la thérapie mais pas seulement, aussi la relation soignant/soigné. Etant infirmier, j’ai été formé à cette approche durant mes études et je vous assure qu’au quotidien, je remercie Monsieur Rogers de ce qu’il nous a transmis.
L’approche centrée sur la personne
Carl Rogers, psychologue humaniste du 20e siècle, a radicalement changé notre compréhension du processus thérapeutique avec son approche centrée sur la personne (ACP). Cette approche met l’accent sur le pouvoir de l’individu à atteindre son potentiel d’auto-actualisation, soutenue par une relation d’aide empathique et authentique avec le thérapeute.
3 conditions de base
Selon Rogers, trois conditions fondamentales doivent être présentes pour une relation d’aide efficace : l’empathie, la congruence et la considération positive inconditionnelle.
L’empathie, c’est comprendre les sentiments et les pensées du client comme si nous les vivions nous-mêmes, tout en conservant notre propre objectivité. C’est une forme d’écoute active qui nécessite de rester attentif aux émotions, aux gestes, aux expressions faciales et à la tonalité vocale du client.
La congruence, ou authenticité, se réfère à l’honnêteté et à la transparence du thérapeute envers lui-même et le client. Elle exige du thérapeute qu’il reconnaisse et exprime ses propres sentiments dans la relation thérapeutique, favorisant ainsi la confiance et le respect mutuel.
La considération positive inconditionnelle est l’attitude d’acceptation et de non-jugement du thérapeute envers le client, indépendamment de ce qu’il dit ou fait. Elle donne au client la liberté d’explorer et de partager ses pensées et sentiments les plus profonds sans crainte de rejet ou de critique.
Faciliter l’auto-actualisation
Dans l’approche rogerienne, le thérapeute est considéré comme un facilitateur du processus d’auto-actualisation du client. L’objectif n’est pas de « corriger » le client, mais de lui fournir un environnement sûr et acceptant dans lequel il peut explorer et comprendre ses propres sentiments et comportements. Le thérapeute aide le client à prendre conscience de ses propres ressources intérieures et à croire en sa capacité à changer et à grandir.
L’importance de la communication non verbale
Dans la relation d’aide, la communication non verbale joue un rôle crucial. Les gestes, les expressions faciales, la posture et la tonalité vocale sont autant de moyens pour le thérapeute de démontrer empathie et congruence. C’est aussi une occasion d’observer et de comprendre les sentiments non exprimés ou inconscients du client.
Les défis de l’approche centrée sur la personne
L’ACP est une approche puissante et profondément respectueuse de l’individu. Cependant, elle demande du thérapeute une grande disponibilité émotionnelle, une capacité à rester ouvert et réceptif à une grande variété d’émotions et d’expériences, et une honnêteté avec lui-même. En outre, le thérapeute doit faire preuve de patience, car le changement dans l’ACP peut souvent être lent et graduel.
L’évaluation de l’efficacité de la relation d’aide
La mesure de l’efficacité de la relation d’aide rogerienne ne se limite pas à l’évaluation des changements de comportement observables. Rogers lui-même a mis en place des méthodes pour évaluer l’évolution subjective du client, telles que l’auto-évaluation et les entretiens de sortie. Il a également mis en avant l’importance de la recherche sur l’efficacité de la thérapie, soulignant la nécessité d’une évaluation continue du processus thérapeutique.
Conclusion
Bien que l’approche centrée sur la personne de Carl Rogers ait été développée il y a plus d’un demi-siècle, ses principes restent fondamentaux pour la pratique thérapeutique aujourd’hui. L’empathie, la congruence et la considération positive inconditionnelle sont devenues des piliers de la relation d’aide en thérapie. L’ACP nous rappelle l’importance de l’individualité du client et de sa capacité innée à grandir et à changer.
L’approche rogerienne offre aux thérapeutes une perspective humaniste et respectueuse de l’individu, où la relation d’aide est vue non comme une relation d’expert à novice, mais comme une collaboration entre égaux. Pour Carl Rogers, le thérapeute n’est pas un expert qui « répare » le client, mais un facilitateur qui offre un espace sûr et acceptant pour que le client puisse explorer, comprendre et ultimement être lui-même.
Pour aller plus loin
Découvrez ma vidéo « Qu’est-ce que la relation d’aide en thérapie ? », rendez-vous ici : https://youtu.be/jm7FvLlCt14
Merci pour votre confiance, à bientôt.